1977 - Les 120 km de FLORAC
La course d'endurance de
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N'étant que randonneur, j'ai toujours été contre la compétition à cheval et pourtant je viens de disputer la "Great American Horse Race", 5000 km aux U.S.A. où les plus grands professionnels du monde s'affrontent. Huit jours après mon retour en France, j'étais vivement intéressé de voir le déroulement de la 2e course d'endurance française. Aux U.S.A. elles existent depuis plus de 20 ans. Cette course se déroulait autour de Florac, une région qui m'est chère, que je connais un peu pour l'avoir parcourue à cheval depuis quelques années. Je retrouvai donc beaucoup de têtes connues sur la ligne de départ, ce dimanche matin 3 octobre à 6 h 30 au lever du jour. 30 chevaux au départ, un seul avait été éliminé par le contrôle vétérinaire de la veille. La distance totale de l'épreuve étant de 117 km sur un terrain difficile avec d'importants dénivelés. Les concurrents venaient des départements voisins, certains même de plus loin. Le premier contrôle vétérinaire,de Barre des Cévennes effraye un peu ces derniers qui hésitaient, se consultaient avant de prendre "la décision". Québec ce magnifique cheval pie, ayant du mal récupérer après 30 minutes leur posa un cas de conscience. Certains chevaux furent arrêtés, d'autres n'arrivèrent pas à Barre des Cévennes; l'allure était vive (Florac - Barre en 1 h). Monsieur Bidault, directeur des Haras de la circonscription d'Uzès avait dès le départ suivi l'épreuve en moto jusqu'à ce que sa "monture" tomba en panne; il promit qu'il ferait son possible de revenir l'an prochain avec l'étalon des Haras! Barre - Meyrueis, étape difficile, mais 40 concurrents arrivèrent en même temps à Meyrueis. Le train étant toujours rapide et dépassant les pronostics, les chevaux tiendront-ils ? Telle était la question que se posait l'assistance. C'est entre Meyrueis et Ispagnac que Persik monté par J. M. Favre du Parc national des Cévennes devait prendre la tête et la garder jusqu'à Florac. Il arriva devant Denis Letartre qui montait Barol un excellent S.F. de 9 ans bien entraîné. Persik, pur sang arabe russe aurait pu être compétitif dans la course des U.S.A., cependant je ne pense pas que ce soit un bon géniteur de la race arabe. Il avait été entraîné depuis deux mois sur le terrain par M. Bertrand, instructeur et conseiller technique départemental de la Jeunesse et des Sports, Jean-Marie Fabre, très bon cavalier, sportif, moniteur-garde du P.N.C. connaissait parfaitement le parcours, savait où il fallait rester en selle et où il fallait courir à pied. Il donna beaucoup de lui même. Aux U.S.A., dans les courses de 100 miles "one day" (en un jour) les concurrents ne connaissaient pas l'itinéraire afin de n'avantager personne. Peut-on accorder le mérite de la victoire à Persik qui arriva à 14 mn de Barol pour qui le terrain et parcours étalent tout à fait inconnus ? 21 chevaux seulement devaient arriver. Plus de 3 heures entre le premier et le dernier. Bravo à tous ces cavaliers, merci à ces bons chevaux. Une très belle épreuve qui a intéressé le public cavalier, vétérinaire et officiel sensibilisés, qui prouve que l'équitation de loisir et d'extérieur peut avoir sa compétition. Cette épreuve est une première, le balbutiement d'une discipline équestre vouée à un grand avenir. Elle permettrait de sélectionner de bons chevaux d'extérieur, d'apprendre à les utiliser, de savoir les nourrir, les ferrer et d'adapter un matériel inexistant. Beaucoup- d'autres courses d'endurance sont en préparation. F. A. |
Sources : archives de D. Letartre
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