La Baule - 1927/1928 - L'arrivée de François ANDRE
Hervé MENAGER, Doctorant, ADES UMR-CNRS 5148, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3. Avant-propos
En organisant le premier CEIO de La Baule en 2003 la Société des Concours Hippiques de La Baule faisait figure de pionnier en associant l'endurance à un événement équestre international, le CSIO de La Baule. Cette association de deux événements en un a été saluée par les médias: en venant à La Baule, le CEIO a permis à l'endurance de sortir de son relatif anonymat médiatique la cité bauloise a ainsi fait sortir le cheval du stade François Andrépour élargir son audience.
Le monde de l'endurance, les médias, les organisateurs baulois, et le doctorant-coorganisateur, de 2003 ignoraient que c'était une résurgence de l'endurance sur la même plage, devant le même hôtel, l'Hermitage.
Au cours de nos recherches pour une thèse en doctorat du sport qui porte sur la Géographie de l'Equitation hors stade sous la direction du Professeur Jean-Pierre Augustin à l'Université de Bordeaux, nous avons eu la chance de croiser dans une revue aujourd'hui disparue, Plaisirs Equestres, un article du Lieutent-colonel H. Aublet, celui qui a rédigé le fameux Manuel d'Hippologie de la Fédération Française des Sports Equestres, intitulé Les Raids, daté de 1969, rappelant que nos ancêtres n'hésitaient pas à prendre la route età à parcourir l'Europe et que les nouvelles, malgré l'absence de téléphone ou de radio, circulaient assez vite. Il n'imaginait sans doute pas encore le formidable développement des Nouvelles Technologies de l'Information et des Communications.
La transmission de l'information entre les générations demeure un problème de société et l'ignorance de l'Epreuve Hippique Militaire La Baule- Paris 1927 pour les organisateurs et médias de 2003 en témoigne.
Ces quelques feuilles voudraient tenter d'amorcer une redécouverte d'une période oubliée. L'évolution de l'endurance équestre témoigne des évolutions des sociétés et des territoires. C'est à ce titre qu'elle est un objet géographique pertinent pour la recherche universitaire.
Hervé MENAGER |
Contexte A l'orée du XIXème siècle, menacé par le sable et par l'océan, le littoral de la presqu'île guérandaise était un milieu en danger, abandonné ou en déclin tour à tour vaste étendue sablonneuse, parsemée de dunes désertes et succession de roches dénudées, battues par le vent d'Ouest. En 1876, la création de la station de chemin de fer d'Escoublac est perdue au milieu des dunes récemment plantées de pins. En 1891 il n'y a qu'une petite maison forestière avec une vingtaine de douaniers chargés de surveiller le commerce du sel sur une bôle près du village de Beslon. Le Croisic, Le Pouliguen puis Pornichet accueillent déjà les villégiateurs. Mais, la beauté du site de la bôle fait entrevoir à un actionnaire de la société de chemin de fer son avenir touristique. Le 11 mai 1879, la ligne de chemin de fer Saint-Nazaire-Le Croisic est ouverte au public par la Compagnie de l'Etat. Trois trains quotidiens avec Paris doublent les diligences qui sont encore en service: la bôle devient une station. En 1907, La Baule est à 7heures de Paris au départ de Nantes, et tous les dimanches les trains du plaisir emmènent des flots de baigneurs. En 1928 la première ligne d'autocars régulière et les voitures individuelles font apparaître le goudron et les trottoirs le long des plages tranquilles et dans les allées jadis piétonnières. L'hebdomadaire La Mouette donne le nom de Côte d'Amour à l'ensemble Le Pouliguen-La Baule-Pornichet.
L'arrivée de François André Venu de la commune de Rosières en Ardèche, fils d'un brasseur, petit fils de tonneliers monté travailler à Paris comme cocher pour les Pompes Funèbres François André arrondit ses émoluments en guidant les familles endeuillées dans le Paris des bons bistrots et restaurants. Il réussit à se sauver de la passion du jeu et des courses en passant de l'autre côté du tapis vert: En prenant la gérance du nouveau casino d'Ostende, François André émerge au grand jour. Mais la Grande Guerre arrive. Il s'engage et part pour Verdun. C'est là, dans les tranchées, qu'un de ses camarades exploitant un petit casino et un dancing quelque part sur la côte bretonne, lui fait jurer de ne pas laisser tomber sa femme s'il lui arrivait malheur. Le malheur arrive. La guerre terminée, François André vient trouver la veuve et lui rachète l'établissement. Le coin lui plaît tant qu'il rachète tous les terrains disponibles aux alentours. C'est ainsi que La Baule deviendra ce qu'elle est François André déjà établi à Cannes et à Deauville prend le casino de La Baule à bail, pour 20 ans, le 8 février 1920. Il renforcera le caractère mondain de la station qui était d'abord familiale. Dès 1921 il tente de relancer les courses hippiques à La Baule sur la ferme du Grand Clos, riveraine de l'étier ouest. Il aide aussi l'Automobile club, les organisateurs de régates et les meetings aériens. Golf, tennis, tir au pigeon, école d'équitation avec carrière voient le jour. Des palaces attirent la riche clientèle. La réclame vante partout les mérites de La Baule, dans la presse médicale, sur la place de l'Opéra, dans les wagons-restaurant et donne une notoriété internationale à la Baule. |
1 Synthèse Officiel de France-La Baule 2003, p1 |
3 VIGHETTI, J.-B., La Baule et la Presqu'île guérandaise,Tome 1, Siloé,Laval,2003,166p. |
Le premier raid hippique militaire Paris - La Baule | |
1928 : Paris - La Baule 571 km sur 7 jours en 8 étapes | |
Années 30 - naissance du concours Hippique de La Baule |
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