Nelly Marcier a su guider Aurore avec brio pour s'adjuger la deuxième place du concours.
Brillante seconde du concours de l'attelage à la fête de l'agriculture de Landeleau, à quelques insignifiantes foulées du champion de France 1990 de la spécialité, Nelly Mercier, une jeune Spézètoise de 26 ans, a séduit jury et public par l'élégance de son style. A dire vrai, l'accueillante employée avicole s'était inscrite au concours avec la seule ambition de se faire plaisir. L'aspect compétition ne l'avait qu'à peine effleuré tant elle percevait l'événement comme l'opportunité d'entretenir une nouvelle forme de liens avec la jeune jument dentelle tenait les rènes.
|
A l'évidence, la symbiose entre la meneuse et "Aurore", un robuste cheval de trait breton, fut proche de la perfection puisque seul Bernard Le Gall, un ancien champion de France rompu aux vicissitudes de la maniabilité, a su devancer l'équipage. spézètois.
20 petites minutes d'entraînement !
De son côté, Nelly n'avait jusqu'à dimanche dernier guère eu l'occasion de s'initier aux difficultés d'un vaste parcours que les spécialistes ont qualifié de technique : "Mon unique expérience antérieure fut ma participation au concours départemental du Sud Finistère, à Mellac, où j'avais terminé quatrième sur vingt-cinq", avoue-t-elle modestement.
A Landeleau, en dehors de la préparation de l'attelage, propriété de son oncle, c'est dire de la remise en tat du Char à bancs et de la décoration du harnais, sans oublier la toilette de la jeune jument, vingt infimes minutes d'entraînement lui ont permis d'entrer dans le vif du sujet. Autant dire que sa performance créa la surprise sur le parcours agrémenté d'un pont, d'un gué et de quelque dix-huit portes.
|
Un plaisir intense
Secondé par Guillaume Rivoal, son cousin, elle reconnaît son manque de concentration lorsque nous avons heurté .l'un des plots de la porte 11. Résultat, cinq puis dix points de pénalité à l'issue de la première épreuve, et une sixième place en prime. Mais le déroulement du clou de la journée, l'épreuve chronométrée, allait lui offrir la délicieuse sensation d'allier vélocité et esthétisme, sans jamais commettre la moindre faute. Au bout du compte, elle aime à préciser qu'elle n'a a pris connaissance d'aucune de ses notes, parce que l'important consistait avant tout à me faire plaisir. La docilité de sa compagne Aurore, son accoutrement de Bretonne de la Belle Epoque , l'allure altière des chevaux de trait, le soutien de l'entourage familial ont contribué à mué l'esprit de compétition en une atmosphère savoureusement joviale. Au bas mot, une expérience à renouveler absolument pour une jeune femme qui aura imprégné le concours de sa grâce, l'extrême acuité de son approche du terrain ou encore de la stupéfiante décontraction avec laquelle elle amené son attelage au sommet de l'épreuve.
|