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1978 - Florac 78 les SEPT de Septembre -

(2155 mots dans ce texte ) -  lu : 3952 Fois


Florac 78


 

Les sept de Septembre

 



Chambost Lise et Kaline      Persik sur le Causse

A la Salle-Prunet on nous avait laissé entendre que Florac, cette année, ne serait pas la réédition du passé (un passé, rappelons-le, qui remonte à 1976). A Serre de la Can on nous avait glissé dans le tuyau de l'oreille que l'entraînement de "Persik" se poursuivait méthodiquement et qu'il n'avait qu'un objectif: confirmer ses qualités en renouvelant sa victoire de 1976.

De passage à Hyelzas nous avions eu droit à des, révélations, des potins et des pronostics. Le pays se peuplait peu à peu, à travers ces informations, de chevaux de toutes sortes, dotés de qualités aussi exceptionnelles que mystérieuses. Si l'angoisse n'atteignait pas facilement. notre groupe de randonneurs c'est que nous nous sentions peu concernés. quant à notre chef de file il croyait trop aux siens pour se laisser influencer.

Nissoulogres et Florac furent deux occasions supplémentaires d'imaginer que le raid du 30 septembre allait être exceptionnel par le nombre et la qualité des centaures qui se préparaient à la grande confrontation. Certains ne nous annonçait-il pas 50 chevaux inscrits, et un autre la présence de, "tonnerres" capables de créer de grandes surprises !

Le matin du départ, sous la bruine, ils n'étaient que 32 (ce qui n'est pas déjà si mal). Des noms connus manquaient à l'appel : "Tonnerre", (précisément) éliminé par le raid de Romans, "Candy" et, "Barol" non inscrits par Denis Letartre, "Port-Saïd" lui aussi disparu, "Bimbo" pourtant vainqueur à Romans.

Mais on retrouvait "Kaline", "Go Holiday", "Dragon", "Flambard", "Chouchene", classés dans les onze premiers à Romans, sans parler de "Persik" sur qui reposait les espérances des Lozériens dont il est le reproducteur n°1, Il ne serait pas seul puisque 5 autres arabes, souvent bien faits mais peut-être trop fringants, étaient sur la ligne de départ.

Les vainqueurs
Remarquez
la synchronisation
de
cet ex-aequo au sabot près !

 

La réunion d'information du vendredi soir avait confirmé le souci des organisateurs d'avoir un balisage efficace. Ils déclanchèrent des désapprobations lorsqu'ils déclarèrent que deux chevaux qui aborderaient l'arrivée avec 10 m d'intervalle seraient déclarés ex aequo. En fait, ils avaient dû admettre (un peu tard ?) que la nouvelle arrivée en côte, en virage et sur goudron, suivie d'un portail à franchir était (ou pouvait être) en cas d'arrivée disputée, une magnifique . chausse-trape. Personne alors; en contestant l'égalité compensatrice imaginée par les organisateurs, ne se doutait de quelle manière le destin leur donnerait tort (ajoutons de suite qu'ils abandonnèrent leur idée avant le départ de la course).

Par ailleurs le découpage de l'épreuve restait inégal, aggravé par des contrôles abrégés.

On peut s'étonner qu'à cet égard Florac reste si éloigné des principes même codifiés par le Comité National.

Pourquoi par exemple toujours ce grand "trou" de 56 kms entre Barre et Meyrueis?

Pourquoi avoir réduit à dix ridicules minutes l'arrêt d'Ispagnac ?

Autant le supprimer complètement dans, ce cas, car il s'est traduit par de la bousculade et des contrôles quasiment bâclés. Je sais qu'il n'est pas facile de découper autrement un itinéraire, passionnant tel qu'il est par ses dénivelés importants et répétés. Mais on pourrait avoir un, sinon deux, contrôles volants, quelque part après l'Aigoual et sur le Causse. Impossible ? Non si les organisateurs veulent bien garder à l'esprit le rôle capital des contrôles vétérinaires. Il s'agit toujours de défendre les chevaux contre leurs cavaliers. Dois-je rappeler que les Américains raisonnent encore ainsi, plus de 20 ans après leurs- premières épreuves et ont fait du contrôle vétérinaire, dès le début, leur meilleur "anti-fougue" ? D'ailleurs deux représentants de la Californie assistaient au raid de Florac: Smokey Killer et Diane Ripley, respectivement brillants participants de la Transaméricaine et de la Tevis Cup. Ils ont suivi avec le plus grand intérêt l'épreuve de Florac et ont justement rappelé le rôle majeur dévolu aux praticiens vétérinaires dans la protection des chevaux et dans la promotion des courses d'endurance.

A cet égard une chose m'étonne encore à Florac, c'est qu'après le raid on retire aux cavaliers leur carte de contrôle, Elles devraient au contraire leur être laissées comme document de référence dans la connaissance et la préparation de leurs chevaux. Je verrais très bien en outre, le veto chef de l'épreuve s'adresser aux participants la veille du départ pour leur rappeler l'importance, la signification et les données essentielles des contrôles. Il faut faire rentrer dans la tête des uns et des autres qu'ils doivent connaître leur cheval et que les limites fixées ont leurs raisons d'être.

Le raid doit être mené en fonction des possibilités connues de sa monture et non par rapport aux autres concurrents. Courir après un cheval mieux doué, plus entraîné ou trop poussé, c'est se condamner à un train qui peut être fatal. J'ai l'affreuse impression de rabâcher course après raid ce qui devrait être le Grand principe d'une saine participation.

Et une fois de plus je m'obstinerai à dire que le prix de la meilleure condition est aussi important que celui de la meilleure place (ce qui n'exclue pas que dans les cas extrêmes ils arrivent à se cumuler sur une même tête). C'est pourquoi je déplore sa faiblesse à Florac. La ligne de conduite de l'endurance devrait être: participer, finir, maintenir.

 

Qu'a-t-on vu en définitive cette année à Florac ?

Un départ rapide auquel se sont laissé prendre les moins circonspects. Mais combien d'entre eux ne pensaient-ils pas avoir atteint le point nécessaire d'un entraînement plus complexe qu'il n'y paraît ? La confiance dans leur monture leur a fait croire aussi qu'une échappée prématurée serait sans suite et sans danger pour eux.

Cette échappée est venue de ceux que l'on prenait, je suppose, pour de modestes seconds rôles : "Flambard" et "Dragon". Je pense que les amateurs de pronostics ont négligé trop aveuglément le facteur essentiel commun à ces deux chevaux : ils venaient de chez Denis Letartre. Bien entendu je vois venir les censeurs qui vont me reprocher une affreuse partialité. Quand vous vous trouvez devant l'évidence, que voulez-vous faire? Lui tourner le dos parce qu'elle ne vous plait pas ?

J'invite au contraire ceux qui s'intéressent vraiment à l'endurance à regarder les choses en face.

D. Letartre a fait à Florac la démonstration qu'avant l'épreuve ce qui compte le plus c'est la préparation. Et vous allez voir à quel point.

Flambard et Dragon étaient prêts. Depuis des mois ils avaient acquis sur la base de leurs qualités propres, les muscles, le souffle, l'endurance dont ils auraient besoin le jour de l'effort. Ils ne sont peut-être pas plus beaux que beaucoup de champions de fond ou de marathon, mais ils tiennent. Ils tiennent même si bien que personne n'a pu les rattraper. Aucun des Arabes engagé, aucun des noms connus. Tous s'y sont épuisés, et les plus brillants pronostics se sont effondrés. Les dix minutes d'avance de Flambard et Dragon dès Barre des Cévennes on ne les a pas prises au sérieux, c'est certain.

En elles-mêmes elles constituaient un peu un coup de poker, malgré tout. Elles étaient contraire au principe même de l'échelonnement de l'effort: Il aurait suffi que l'un des deux chevaux ne soit pas en très bonne forme ce jour-là pour qu'une partie de la tactique fût mise à mal.

Le succès en effet était fondé non seulement sur la capacité à creuser un écart, mais également sur le principe de la course en Equipe. On peut à deux, affronter les difficultés, tenir face aux autres, alterner : la conduite du train, résister devant le mauvais temps, la fatigue ou le découragement dans des conditions bien supérieures à celles de la solitude. C'est aussi en pensant à cela que D. Letartre avait décidé de frapper un grand coup.

Si le titre de cet article vous a surpris, ne cherchez pas plus longtemps, Comme les Sept étoiles de Septentrion, les sept samouraïs ou les sept cavaliers de l'Apocalypse, les chevaux de Letartre étaient sept, engagés dans la course.

Un groupe de cinq s'était, vu assigner un objectif précis : courir l'épreuve, si possible sans se dissocier, sauf cas de force majeure, et à vitesse imposée de 13,5 km/h.

Partis derniers, arrivés derniers à Barre des Cévennes, derniers au sommet de l'Aigoual, ils rattrapaient et doublaient leurs premiers concurrents dans la descente sur Meyrueis.

Conseillés et suivis, autant que faire se pouvait, par leur "patron", ils tenaient exactement leur moyenne et repartaient pour le Causse avec la consigne d'embrayer sur une vitesse supplémentaire. En cours de route, le groupe, toujours compact, avalait un, deux, trois, cinq concurrents, puis encore deux autres dans la descente sur Ispagnac, où il arrivait en pleine forme (les chevaux, bien sûr!) ayant encore accru sa moyenne. Aucun des chevaux n'atteignait alors le rythme cardiaque limite de 70 p./minute, qu'après repos on considère comme normal pour prendre un nouveau départ. Autrement dit ils auraient pu se dispenser de s'arrêter !

Ils recevaient alors, pour les 14 derniers km, une seule consigne: "Allez-y, passez la surmultipliée"... Et dans cette dernière étape couverte en 32 minutes, ils rattrapaient et dépassaient encore au moins cinq cavaliers. Fonçant vers l'arrivée ils ne trouvaient sur leur route qu'un vrai sursaut, celui de Christine Falque, à pied, tirant son cheval derrière elle, et qui sauta en selle crânement pour leur disputer sur les 50 derniers mètres la sixième place qu'elle s'adjugea d'un naseau.

Parmi les premiers, il serait injuste de ne pas citer ceux qui doivent leurs places d'honneur à leur entraînement et à leur sagesse: Lise Chambost, frêle et souriante mais régulièrement dans les groupes de tête et qui remporte avec Kaline un excellent prix de la meilleure condition.

Bruno Didier sur Charlotte et Christian Dauboin sur Grillon ont su tenir leurs montures dans les limites du réalisable.

Quant aux cinq Samouraïs ils se classaient respectivement 7e, 8e, 9e, 10e et 11e. Images de la cohésion et d'une préparation rationnelle ils apportaient à leur "patron" D. Letartre, une grande joie, certes, mais la confirmation que des chevaux qu'on a élevés chez soi (tous sont nés à Cazes), étudiés, classés, préparés, entraînés méthodiquement, peuvent et doivent terminer une épreuve d'endurance dans une forme remarquable.

Si je vous en parle avec autant d'assurance c'est que je sais comment les choses se sont passées avant et pendant le raid.

Au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué mon nom figure dans le palmarès ci-dessous, et, pour avoir participé à l'aventure, je pourrai vous en faire le récit dans notre prochain numéro.

Rien de tel que de passer de l'autre côté de la barrière pour découvrir ce qu'est le souffle (exaltant) de la - compétition.

C. DANNE

sources : archives de D. Letartre


Les POUR

Circuit passionnant
Paysages remarquables
Très bonne signalisation
Bonne organisation
Excellent accueil
Contrôles vétérinaires efficaces

 
Comment on baptise une première place toute neuve

Les CONTRE

Pas assez d'arrêts contrôlés
Contrôle à Ispagnac beaucoup trop court
Arrivée étroite et glissante pouvant être dangereuse
Cartes de contrôle vétérinaire retirées après l'épreuve
Prix de la meilleure condition insuffisant
Aucune récompense même symbolique à tous les cavaliers classés
Banquet final restreint au lieu d'un buffet simple mais largement ouvert

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