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Le mandat commencé au 21 mars 2000, suite à la réforme profonde des institutions fédérales doit se traduire par la mise en oeuvre des politiques proposées par l''quipe majoritaire élue le 21 mars 2000.
Ces politiques doivent être bien définies et identifiées et permettre à tous les acteurs concernés de se situer. Le travail fédéral, pour ce qui le concerne, consiste à introduire de la cohérence à tous les niveaux et a arbitrer à chaque instant en faveur des priorités afin d'inscrire ce mandat dans l'efficacité et dans la durée.
Comme énoncé dans la déclaration de politique générale de la Présidente Jacqueline Reverdy le 18 avril 2000 à l'occasion de la 1ère réunion du Comité Directeur les axes politiques principaux sont les suivants :
1/ L'unification du monde équestre,
2/ Un projet en faveur de la réussite sportive,
3/ Le développement des pratiques et des Centres Equestres,
4/ Les relations internationales
1 - L'unification du monde équestre
Celle-ci a été entamée par la réforme des institutions fédérales du 14 décembre 1999 et elle s'est poursuivie avec la structuration de la Fédération elle-même.
Elle doit se poursuivre avec la mobilisation de ressources nouvelles. Les ressources nouvelles peuvent provenir d'actions mises en oeuvre à chaque niveau :
Il s'agit en particulier de développer au sein de l'équitation des "projets régionaux pluriannuels" s'inscrivant dans la dynamique des "schémas des services collectifs". C'est l'unique moyen de faire profiter l'ensemble des activités équestres des dotations de fonctionnement et d'équipements inscrites dans les lois de décentralisation. Ces projets régionaux pluriannuels doivent être encouragés à s'inscrire dans la logique du présent projet " objectif 2004 ". La Fédération, à travers les services de la DTN et de la Vie Fédérale , doit en soutenir l'élaboration. C'est la mise en avant de ces projets auprès des pouvoirs économiques et politiques régionaux, départementaux et locaux qui permettra aux décideurs d'identifier la démarche des activités équestres et de l'intégrer dans le projet d'aménagement du territoire et de développement régional. Ces projets auront donc une importance décisive pour la mobilisation de ressources collectives nouvelles en faveur des activités équestres.
La mise en place d'une Fédération des "filières du cheval réunissant le monde des courses, les différents acteurs de l'élevage et l'équitation de sport et de loisir est également une nouvelle dimension à prendre en compte au niveau régional et national, à l'instar de la FIVAL et des CROC. Au plan régional, l'interlocuteur et partenaire s'appelle généralement " le Conseil des Equidés " Les acteurs de l'équitation de sport et de loisir doivent saisir cette occasion pour se rapprocher les uns des autres et faire passer leurs préoccupations au plan de l'intérêt général.
2 - Un projet en faveur de la réussite sportive
La réussite sportive repose sur la mise en cohérence dans la durée de l'ensemble des moyens humains, techniques, réglementaires et financiers nécessaires au sport.
a) Construire une logique de filières d'accès au haut niveau dans toutes les disciplines afin d'optimiser les efforts de chacun des acteurs depuis le sommet du dispositif sportif dédié aux enfants jusqu'au plus haut niveau mondial.
b) Dynamiser l'encadrement bénévole des compétitions sportives par une politique de formation et de promotion des cadres en élaborant de véritables carrières en relation avec la FEI pour optimiser la place des français dans l'encadrement du sport international.
c) Conduire une politique réglementaire afin de répondre aux différentes contraintes du sport de haut niveau :
1/ La logique de filière énoncée ci-dessus,
2/ La promotion des bénévoles,
3/ L'optimisation des dotations en faveur de la réussite sportive,
4/ L'encouragement des organisateurs de compétitions équestres par une réglmentation ouverte organisant le compromis entre leurs contraintes financières et la qualité sportive et sélective des compétitions.
d) Construire une politique de conservation des chevaux Il s'agit d'organiser un dispositif contractuel permettant la valorisation des meilleurs sujets sans craindre le développement de la commercialisation des chevaux de qualité au plan international.
e) Permettre au Directeur Technique National de conduire la politique du haut niveau. A partir du cadre défini par le Comité Directeur, le Directeur Technique National doit disposer des moyens d'encadrer le sport efficacement. Il doit être également encouragé à faire preuve d'innovation et d'audace, comme de rigueur, afin d'être en situation de valider les dispositifs et les équipes qui s'avèrent efficaces et adaptées. Il doit pouvoir prendre des risques pour avoir une chance réelle et sérieuse de trouver les solutions les meilleures et les plus innovantes et inscrire son action dans la durée et l'efficacité.
f) Mettre en oeuvre une politique de reconnaissance et de valorisation des entraîneurs professionnels. Ceux-ci jouent un rôle très important dans la dynamisation et la fidélisation des cavaliers pratiquants la compétition sportive. Or, ils ne sont pas identifiés ni reconnus institutionnellement.
g) La lutte contre le dopage, la triche et de la violence à l'égard des chevaux. Elle doit être développée du même temps que l'effort doit être poursuivi en faveur des relations courtoises entre les compétiteurs, les organisateurs et l'encadrement des compétitions.
h) Encourager les organisateurs de manifestations équestres et notamment des compétitions équestres du calendrier officiel pour toutes les disciplines et spécificités organisées par la FFE.
3 - Le développement des pratiques
Les pratiques équestres sont aujourd'hui fortement développées sur le territoire national puisqu'on dénombre environ 1,5 millions de pratiquants réguliers. Les pratiquants, pour 1 million d'entre eux, montent à cheval et à poney dans les établissements équestres de la Fédération Française d'Equitation. Celle-ci dispose donc, avec les dirigeants d'établissements équestres, d'acteurs décisifs du développement des pratiques.
Ces établissements équestres présentent, par rapport à nos voisins européens plusieurs spécificités :
Il existe une spécificité poney française très forte et très structurée avec une pédagogie très élaborée et adaptée ; ce qui est une singularité mondiale.
La politique de développement des pratiques doit donc reposer sur les Centres Equestres et les encourager dans plusieurs directions :
a) il faut renforcer les compétitions sportives de "participation" dont le modèle est le dispositif "compétitions clubs", Il s'agit de renforcer un règlement favorisant une pratique compétitive très ouverte et très diversifiée dont les coûts d'accès sont maîtrisés et qui s'inscrit efficacement dans l'économie des clubs.
b) la formation des animateurs enseignants doit être adaptée à leur métier qui est avant tout l'accueil du grand public. Le club transforme le public en équitants et la fidélisation de son propre public par le club le transforme en véritables cavaliers acteurs de la filière. Il doit donc y avoir un lien entre la formation des animateurs enseignants et la fidélisation des cavaliers. Cette formation doit également prendre en compte la diversité des publics. Un effort particulier doit être fait en faveur des "publics rares" dans les centres Equestres, comme les hommes, et les garçons, les adultes et les "publics spécifiques". La population en difficulté, les handicapés, les touristes, etc. sont des publics à conquérir ou à reconquérir. La formation est également un enjeu majeur pour la dynamisation du développement des activités dans les DOM TOM.
c) Le cheval et le poney doivent faire l'objet d'une politique spécifique dans le domaine de l'insertion des jeunes des quartiers difficiles. Des initiatives en direction des cités doivent être spécialement encouragées.
d) L'encadrement bénévole des Compétitions Club mérite un effort spécifique d'identification et de valorisation. Cet effort doit s'inscrire en cohérence avec la politique de promotion de l'encadrement bénévole des filières d'accès au haut niveau et les deux dispositifs doivent être articulés.
e) Les organisateurs des compétitions clubs doivent être encouragés par des dispositions financières et réglementaires compatibles avec l'accueil des participants dans des conditions techniques et de sécurité satisfaisantes.
f) De grands événements nationaux, régionaux et départementaux doivent couronner les efforts de participation des clubs à la compétition . Ces événements doivent être l'occasion de créer ou de renforcer des équipements ouverts et adaptés à ce type d'événements. Au niveau régional et départemental, il faut encourager les liens entre ces grands événements et la vie locale.
g) Le travail d'innovation pédagogique et technique mené par la Fédération et ses anciennes composantes depuis leurs origines doit être développé et valorisé. En particulier, il doit être étendu en faveur des nouveaux publics à conquérir. Il s'agit de doter les enseignants et les animateurs des outils nécessaires à leur mission afin que la conquête de nouveaux publics s'inscrive dans une logique de réussite. Celle-ci est à construire en tenant compte de la réalité de la demande solvable. Certaines demandes peuvent d'ailleurs trouver leur solvabilité dans des prises en charges collectives qui pour certains publics, est peut être à inventer. L'équilibre économique est en effet une contrainte incontournable de la pérennité du développement des pratiques.
h) Les établissements équestres et leurs activités doivent faire l'objet d'une promotion spécifique. A ce titre, la FFE développe une politique d'enseigne adaptée notamment à partir des sigles existants et qui sont sa propriété.
i) La dimension "nature et plein air" des activités équestres doit être fortement développée, aussi bien en terme d'image que d'aménagement des pédagogies. De même les implantations de centres équestres orientés vers ses nouveaux publics en relation avec la nature, comme les politiques locales de développement des pratiques équestres de nature doivent être encouragées. Le Comité National de Tourisme Equestre animera cette politique.
Dans ce domaine, une action volontaire doit être conduite en faveur des infrastructures et notamment des chemins. A ce titre, les offices nationaux et les établissements publics concernés devraient être rencontrés et convaincus d'encourager les activités équestres.
j) les établissements équestres doivent être encouragés et soutenus dans le domaine de la sécurité de l'usager.
4 - Les relations internationales
La France est aujourd'hui, avec l'Allemagne, le premier financeur de la FEI en même temps qu'elle est quasiment absente de sa vie technique et politique. La Fédération Française d'Equitation, pour des raisons multiples a perdu du terrain. On se souviendra que la FEI fut fondée par la France et que son premier Président fut Français. Une série d'actions doivent être conduites pour redonner toute sa place Le personnel politique à l'équitation dans les instances internationales.
La formation des techniciens
La politique de formation de l'encadrement bénévole du sport est l'axe essentiel de pénétration des instances internationales. Elle passe par l'instauration de deux critères dans l'orientation des carrières :
Pour ce qui concerne la longévité, qui est un facteur décisif de pénétration d'instances ou l'ancienneté joue un rôle clé, il n'y a qu'une voie : la promotion: rapide de jeunes cadres de qualité dont la Fédération a des raisons de penser qu'ils resteront longtemps attachés à leur vocation.
Le personnel politique
Il apparaît clairement que l'appartenance aux instances de décisions de la FEI passe par une première carrière dans les commissions techniques. C'est pourquoi la formation d'un encadrement bénévole adapté répondant aux critères de compétences techniques de maîtrise de l'anglais et de jeunesse est le point de départ d'une politique de participation à la vie politique de la FEI.
La France est aujourd'hui loin du compte. Elle doit donc se donner une politique à long terme et s'y tenir au travers des divers mandats à venir.
Une mention particulière doit être faite au sujet des DOM TOM qui doivent être encouragés à développer des relations sportives internationales directes avec leur environnement. Leur isolement et leur éloignement ne sont pas à démontrer et c'est donc ici une piste de désenclavement local non négligeable. De même la Corse pourrait être encouragée à développer des relations sportives bilatérales avec l'Italie et particulièrement avec la Sardaigne.
CONCLUSION :
Le projet fédéral, dont la formulation est par nature succincte, permet tout de même de positionner les préoccupations des acteurs, de marquer les priorités fédérales et d'afficher les axes structurants du paysage équestre français. Sa vocation c'est en particulier, de doter les acteurs du terrain d'un texte de référence et notamment les comités régionaux et départementaux afin de les aider dans leurs démarches. Il sera accompagné d'une annexe statistique susceptible de fixer au plus juste les réalités telles quelles sont.
Il permettra en outre de dresser un bilan à l'issue du mandat et d'évaluer les atouts et les faiblesses du développement des activités équestres. Il permettra enfin, si les éléments peuvent être réunis, de repositionner les activités équestres face à leurs concurrentes.
Dans les régions et les départements, les activités équestres doivent être identifiées à des projets clairs d'animation, de développement et de communication.
Les axes principaux des projets équestres cohérents avec les demandes fédérales sont calqués sur les priorités fédérales :