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Des athlètes heureux Maurice Pradelle avec Gaëtan |
Avec le raid de Romans s'achève le premier cycle des épreuves françaises d'endurance de la saison. Le second reprendra en septembre à la Baule à la suite duquel seront disputées les classiques Florac, Montcuq etc ... Profitons de l'été et de nos chevauchées d'entraînement pour méditer sur ce phénomène spontané qui cherche encore sa voie - heureusement tout n'est pas joué! Sur les 42 partants qui prirent le départ des 90 kms de Romans, 3S concurrents finirent la course. Remercions le Dr Granier qui, 10 km avant la fin de la course, a mis en place un contrôle vétérinaire volant permettant d'enregistrer un taux d'arrivants encore jamais noté. Il est intéressant de souligner que la plupart des chevaux classés dans les 10 premiers ont autour de 10 ans ; ce qui tend à prouver que pour qu'un cheval acquiert certaines qualités d'endurance, un bon entraînement de nombreuses années est nécessaire. Certains chevaux ayant couru dans plusieurs épreuves donnent déjà des signes de fatigue évidents (jambes, boulets ...) et ne renouvellent plus leurs performances. Les vitesses obtenues par certains concurrents et sur certains tronéons sont remarquables mais si elles démontrent les qualités athlétiques évidentes des chevaux, elles ne prouvent absolument pas les qualités d'endurance de ces animaux. Bon nombre d'entre eux finissent l'épreuve dans un état de fatigue avancée et sont incapables de renouveler leur exploit le lendemain. Peut-on démontrer l'endurance d'un cheval en 4 heures de travail intensif ? Il devient urgent et indispensable d'organiser des courses à étape de 2 jours minimum (comme Montcuq) voire 3 ou 4 jours. La technique de monte de beaucoup de cavaliers n'est pas adaptée à la course d'endurance. Certains montent relativement court et assis en arriére alors qu'une monte longue et en suspension est indispensable au cheval dans beaucoup de terrains. La position des mains est aussi un facteur important pour l'endurance. Il est intéressant d'observer tout cela derriére un téléobjectif car rares sont les clichés oé l'esthétique du couple cheval cavalier est en harmonie. Denis Letartre et Maurice Pradelle ont acquis une monte instinctive, technique et efficace. Il serait bon pour pas mal de cavaliers de prendre exemple sur eux. Beaucoup de concurrents se laissent griser en poussant leur cheval trop tét, en ne le laissant pas récupérer de temps en temps, en ne sachant pas l'économiser. Tout cela se traduit par un manque d'expérience, de sagesse ou peut-étre de respect du cheval ... Il ne faut pas perdre de vue que la course d'endurance ne doit pas nuire au cheval mais au contraire le transformer en athléte heureux. Il est indispensable que le cavalier termine une épreuve avec un cheval en parfaite condition, prét à repartir le lendemain. Aux USA., le prix de la meilleure condition est le mieux doté et le plus honorifique. La course d'endurance permet de constater et de juger chez le cheval sa force, son énergie, son courage, la trempe de ses muscles et de leurs tissus, sa puissance cardiaque, capacité respiratoire, récupération, résistance à la fatigue ... En résumé, à connaétre tout ce dont il est capable et ce que l'on peut attendre de lui. Le but de l'institution des courses d'endurance est d'encourager l'élevage des chevaux d'extérieur, de sélectionner des reproducteurs d'élite, en un mot d'améliorer les races, car parmi les 42 chevaux engagés, 17 étaient d'origine inconnue. Dans les 10 premiers au classement général, on trouve 4 "origines inconnues". Une fois de plus, ces chevaux font la preuve de leurs qualités pour l'endurance. S'il est dommage de ne pas pouvoir remonter leur généalogie, il est aussi injuste de les exclure de ces épreuves nationales comme le souhaite l'Administration des Haras. Cette nouvelle discipline reconnue par la Fédération équestre Franéaise et les Haras Nationaux, a fait de nombreux adeptes en peu de temps. Il serait utile de la définir, de la réglementer et de former un encadrement de qualité. Voilé l'immense tâche qu'a à accomplir notre Comité des Raids équestres d'endurance. |
Le groupe des favoris enlevéq par J. P. Bourcier sur Tonnerre.
Pascal Pic sur Bimbo, plus jeune concurrent,
mais gagnant de l'épreuve.
Pour la deuxième année consécutive ètait organisée è Romans une course d'endurance de 90 kms le dimanche 23 avril. 42 cavaliers prenaient le départ de cette course qui s'annonçait intéressante en raison des concurrents engagés. Pour la première fois depuis le début des courses d'endurance en France les gagnants des différentes épreuves s'affrontaient : - Christel Letartre avec Candy, plusieurs fois gagnante; - Denis Letartre, excellent cavalier d'endurance sortant un nouveau cheval Flambard; - Maurice Pradelle, montant Gëtan un superbe A.A.R. de l'écurie J.P. Falque, plusieurs fois vainqueur en Espagne. Il était le grand favori ; - Jean-Pierre Boursier avec son petit "origine inconnue" de 1,48 m Tonnerre gagnant à Florac (voir cheval nO 73) inquiétait beaucoup de concurrents; - Aldebert avec Dragon second de l'épreuve de Mane ètait aussi favori; - Bimbo le cheval de Mr Chambon ("le boulanger de 120 kg") 3ème de l'èpreuve de Mane, paraissait en super forme; - J .P. Falque avec Mandarino était convoité. Une ambiance de fête et de bonne camaraderie régnait dans la cour de la "Juge", vieille ferme du 13ème siècle en cours de restauration et transformée depuis quelques années en centre de randonnées équestres par Mr Philippe Jacquelin. Le Dr Granier, vétérinaire du Parc National des Cévennes, assurait la direction des contrôles. Le Dr Jean-Luc Chambost, vétérinaire de Romans, cavalier d'endurance et promoteur de l'épreuve, sera absent, pour avoir reçu un coup de pied de son cheval pendant l'entraînement: une fracture d'une vertèbre l'immobilisera dans un corset de plâtre et l'obligera à rester alité. Toutefois, les concurrents auront le plaisir de l'apercevoir au 2ème contrôle de Ratières où il donnera de précieux conseils. Il est sept heures 1/2 du matin lorsque le départ en groupe est donné. Une foule d'accompagnateurs et de supporters est déjà là. Le soleil se lève, la journèe s'annonce belle. La première étape La Juge Montmiral, 24 kms de terrain relativement gras, se fera à une moyenne de 23 kms/heure par Maurice Pradelle suivi de près par le peloton des favoris. Un arrêt de 20 mn permettra aux chevaux et aux cavaliers de récupérer avant d'attaquer la deuxième étape de 44 kms Montmiral Ratières. L'allure est vive car la lutte est sévère. Mandarino, Bimbo, Gaëtan, Tonnerre et Candy arrivent presque ensemble à ce deuxième contrôle. Ils ont couvert les 44 kms en 1 h 56 mn. Certains ont grimpé tout au galop la côte de près de 2 kms qui arrive à Ratières. Ce sera fatal pour certains chevaux qui seront arrêtès dèfinitivement. |
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Les vétérinaires déceleront une "inversion" (rythme respiratoire plus rapide que le rythme cardiaque) chez Bimbo qui repartira néanmoins après avoir récupéré. Il reste 22 kms à parcourir et rien n'est encore gagné. Devant l'état de certains chevaux le Dr Granier décide de faire un contrôle volant à dix kilomètres avant l'arrivée à Chabrant. Certains cavaliers, non prévenus, seront surpris de se voir arrêtés 10 mns ou même parfois plus, afin de faire reprendre souffle à leur cheval. Le contrôle s'avérera trés efficace et permettra à un très grand nombre de concurrents de pouvoir finir la course. En tête jusqu'à présent, Gaëtan (Maurice Pradelle) accusera un coup de fatigue sérieux et sera contraint à ralentir considérablement son allure afin de terminer l'épreuve en 17éme position ! En tête, il ne reste que Tonnerre et Bimbo qui vont se disputer la victoire en une lutte effrénée. Alors qu'ils ne sont plus qu'à 1 500 métres de l'arrivée, ils pousseront leurs chevaux au grand galop sur un tronçon de goudron! grisés par une hypothétique victoire mais au détriment de leurs montures rendues fragiles par une telle épreuve. Ils seront encore côte à côte à 150 métres de l'arrivée, lorsque Tonnerre fléchira sur son postérieur gauche déjà fragile au départ et fera une chute spectaculaire devant un public déchaîné. Ce petit cheval parfaitement entraîné se relèvera en tirant légèrement l'antérieur droit. Il passera la ligne d'arrivée en deuxième position. Plus tard, les vétérinaires découvriront une déchirure musculaire. Bimbo, ce solide cheval aux origines portugaises remporte une victoire méritée prouvant la qualité de l'entraînement de son propriétaire Monsieur Chambon et une bonne technique de monte de son jeune cavalier Pascal Pic âgé de 15 ans. Lise Chambost terminera quatrième aprés avoir fait une course sage malgré quelques pointes de vitesse qu'elle avouera dangereuses. Voilà trois courses consécutives que cette cavaliére se classe quatriéme avec sa petite jument Kaline "origine inconnue" de 10 ans et qui ne présente aucun signe de fatigue (boulets, tendons ...). Denis Letartre finira cinquième avec Flambard un Selle Français qu'il sortait pour la première fois. Il fera une trés belle démonstration de technique de monte et de sagesse tout au long du parcours. Il perdra vingt minutes pour referrer lui-même son cheval entre la deuxième et la troisième étape. Francis Arnaud Sources : archives de D. Letartre |
1 - Un passage de gué dans la la foulée...
2 - Geneviève Del Sol avec Fanny, très belle selle de 7 ans. Une technique de monte adaptée à la discipline
3 - Hunitza, jument pur sang arabe d'origine russe de 8 ans, montée par Marc Veray, son propriétaire.
un équipement américain qui a fait ses preuves outre Atlantique depuis de nombreuses années.